Une fois que j’ai décidé de prendre, il me fut autorisé de prendre sans rien et sans excuses, sans m’excuser de craquer, sans ajouter des sentiments à l’affaire. C’est devenu drôle, car la réaction des hommes à ça, c’est la culpabilisation et la recherche d’excuses, parce qu’il reste étrange qu’une femme ne demande pas à rester. Il aurait fallu être amoureuse – mais ils ne voulaient pas d’amour, ils voulaient juste une emprise.

C’est drôle comme les hommes ont du mal à avaler leurs médicaments. Très souvent, ils ont des plans cul qui ne sont pas au fait de leurs statuts. On a toutes connu un gars qui n’était « pas prêt », avoir des couilles ne signifie pas être honnête. On se bat pour avoir un statut, faisons tout comme une petite copine, histoire qu’il ouvre les yeux sur la pépite qu’on est. Alors, quand je décide de refuser toute relation amoureuse, l’homme prend peur. Il voudrait que je sois amoureuse, que je ne vois que par lui. Mais je suis détachée. Je peux partir, pire encore je peux voir ailleurs, rien ne me l’interdit, mystère savamment maintenu. Je suis attirée mais je ne suis que ça – un goumin monstrueux en fait, un type qui peut tout envoyer valser d’un seul message. J’ai appris à prendre, mais pour moi en ces temps l’amour c’est donner, une pure faiblesse, je m’en passerais, merci. Il voudrait que je sois la mère de son enfant, m’appelle « Madame – son nom de famille ». Une fois fini, il n’oubliera pas de préciser que j’étais une femme en P – une à qui il aurait donné un enfant si je n’avais pas couru me faire prescrire une contraception viable. Dites à vos gars de très bien réfléchir, beaucoup trop d’enfants sont nés à cause de cette volonté de possession malsaine.

Je n’ai aucune confiance en l’homme – aucune. Mon père, mon frère, ça s’arrête ici. J’ai eu des oncles, je sais ce que font les oncles. J’ai eu des exs, je sais ce que font les exs. Mais en sortant de leurs vies, je ne me sens plus diminuée, plus jamais un homme pourra courir avec une partie de moi sous le bras. Je viens, je prends, je laisse une trace indélébile et puis, chose de femme en P, je saute sur le prochain. J’ai décidé participer pleinement à la transaction – c’est exactement ce pourquoi une femme est une P, pas de me donner et d’ignorer le prix.

Le choix de prendre, c’est celui du consentement. Je veux ou je ne veux pas, c’est assumé et sonore. C’est le choix de prendre part au langage de la sexualité – celui qui dit qu’on doit se protéger, connaitre son corps, choisir un moyen de contraception en toute connaissance de cause. Violer mon consentement, c’est brûler tous les feux rouges que j’ai installés car de la même manière dont je sais dire oui « oui, j’ai envie de toi » très clairement, mes « non » sont explicites. Non, je n’y suis pour rien quand il se sent tenté – oui, c’était bien une tentative d’agression sexuelle. Je me suis assise pour réfléchir à la rétrospective de « pas grand-chose » de « rien » que j’avais pu vivre, de « c’est des comportements de garçons » et je n’étais que colère. Rien n’a éteint cette colère. Quand j’ai lu sous mes statuts des « pense à ton père, est-ce que tu dirais ça de lui« , bien sûr que non (imbécile !) j’y pensais comme le SEUL homme valable – j’étais encore plus énervée. Certaines n’ont pas la chance d’avoir de bons pères, certaines ont des absences, des traumas comme paternel, moi ce n’est pas mon cas, je n’ai même pas la chance de pouvoir blâmer tous les hommes, solution facile – n’est-ce pas ?

La toute-puissance du fait de prendre n’a révélé que la peur d’un jour être prise –

Appelez ça un plaidoyer pour le consentement,

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